Sous-officiers et spahis du peloton motorisé du 3e Régiment de Spahis Marocains pris en photo le 20 février 1940.
Sous-officiers et spahis du peloton motorisé du 3e Régiment de Spahis Marocains pris en photo le 20 février 1940.
En 1843, suite à la demande du Gouverneur du Sénégal, un peloton de 2 officiers, 25 sous-officiers et cavaliers, dont 15 Français et 10 indigènes, sous le commandement du lieutenant de spahis algériens Petit, est envoyé à Saint-Louis pour lutter contre les Maures Trarzas qui s’opposent à la conquête Française. Dès son arrivée, le peloton est engagé le 4 août 1843 contre les guerriers Toucouleurs à Cascas sur le fleuve Sénégal. Leur brillante conduite lors de ce combat pousse le commandement à créer par l’ordonnance royale du 21 juillet 1845, un Escadron de Spahis du Sénégal. Les cavaliers, sous-officiers et officiers proviennent du 1er chasseurs d’Afrique et du 1er régiment de spahis.
Rapidement, du fait de la mortalité ou des maladies, un certain nombre de Noirs sont incorporés. En 1845, l’escadron compte 120 hommes. Sous le Second Empire, il aligne 186 sabres. C’est sous Faidherbe qui est gouverneur du Sénégal de 1854 à 1865 que l’escadron va jouer un rôle militaire déterminant, il est de toutes les opérations en Afrique de l’Ouest. En raison de l’éloignement, du climat et des facultés guerrières des Sénégalais, Faidherbe comprend la nécessité de procéder à un recrutement local. Il nomme dès 1856 un premier officier indigène, le sous-lieutenant Aliou Sall. Faidherbe est le père de ce que l’on appellera plus tard la Force Noire car en plus de l’essor qu’il va donner à l’escadron de spahis sénégalais, il est à l’origine de la création des tirailleurs sénégalais en 1857.
Léopold Sedar Senghor dira de lui : « si je parle de Faidherbe c’est avec la plus haute estime, jusqu’à l’amitié, parce qu’il a appris à nous connaître, que son jugement, en nous rappelant les vertus de nos Ancêtres, doit nous aider à reprendre courage, à nous battre avec plus de cœur. Faidherbe avait donc constaté l’admirable façon avec laquelle se battaient ses adversaires Sénégalais. Et de s’écrier, plein d’admiration : « Là, au moins, il y a des hommes ! » ».
Pour poursuivre la conquête vers l’Afrique centrale, un escadron de spahis soudanais est créé en 1891 L’escadron comprenait un capitaine commandant, un capitaine en second, cinq lieutenants ou sous-lieutenants, un vétérinaire et 178 homme de troupe. Les spahis soudanais étaient recrutés par engagements volontaires parmi les hommes libres de race soudanaise. Les Toutcouleurs fournirent le la majeure partie du recrutement. Un second escadron est créé en 1893, il est supprimé en 1897. Ces deux escadrons ont pris une part glorieuse à la conquête du Soudan. Le 15 août 1902, l’escadron de spahis soudanais prend le nom de 2e escadron de spahis sénégalais.
Des chefs illustres les emploient : Gallieni, Borgnis- Desbordes, Combes, Bonnier, Monteil, Gouraud. Certains des officiers qui les ont commandés sont devenus célèbres : Baratier, Mangin, Laperrine, Hauteclocque, Jouinot-Gambetta, etc. Les spahis sénégalais et soudanais combattent contre Ahmadou, Samory, Rabah et leurs guerriers.
En 1912, l’escadron de spahis sénégalais reçoit l’ordre de quitter Saint Louis pour Casablanca. Il reste au Maroc jusqu’en 1922. L’escadron participe notamment sous les ordres du colonel Mangin, qui commande une colonne de 4 000 hommes, où se trouvent les bataillons de tirailleurs sénégalais et l’escadron de spahis sénégalais, aux opérations qui doivent dégager Marrakech, occupé par El-Hiba qui s’est proclamé sultan. Il restera en poste au Maroc jusqu’au1er juillet 1922, date à laquelle l’escadron de spahis sénégalais du Maroc est dissous et rejoint le Sénégal.
Les spahis sénégalais n’ont combattu qu’en Afrique, mais ils ont été à plusieurs reprises en Europe et notamment en France à l’occasion des expositions de 1889 et de 1900. Le 14 juillet 1913, ils participent aux cérémonies de la fête nationale à Longchamp, près de Paris. Un peloton défile au galop devant le Président de la République française. Pour des raisons budgétaires, l’escadron de spahis sénégalais est dissous le 31 décembre 1927. Il passe au budget de Gouvernement général de l’Afrique occidentale française et devient, le 1er janvier 1928, escadron de la gendarmerie du Sénégal.
Le quartier de cavalerie de Saint-Louis porte, depuis 1924, le nom du lieutenant Henri de Chevigné, tué à la tête de ses spahis au combat du Rergho, près de Tombouctou, le 19 juin 1897. Il a servi à l’escadron du Sénégal de 1894 à 1896 et au 2e escadron de spahi soudanais de 1896 à 1897.
Sources:
Pierre Rosiere, ”Des spahis sénégalais à La Garde Rouge”
Lieutenant Gaston Lautour, ”Journal d’un spahis au Soudan”
Gendarmerie Sénégalaise: http://www.gendarmerie.sn
Spahis.fr est heureux de vous annoncer l’édition de sa première figurine plate. Il s’agit d’un timbalier des spahis sénégalais d’après une planche de H. Feist tirée du Passepoil.
Le timbalier est représenté le 14 juillet 1913, jour où un peloton issu du 1er Escadron de Spahis Sénégalais participe aux cérémonies de la fête nationale à Longchamp. À l’occasion de cette journée le peloton s’illustra en chargeant au galop lors du défilé militaire.
Version peinte par Philippe Fourquet
La figurine est gravée sur une face par Daniel Lepeltier, elle est à l’échelle 45mm. Elle est proposée au prix, pour la France, de 12,50€ (frais de port compris).
Si vous souhaitez vous la procurer vous pouvez nous contacter via l’onglet contact en haut de cette page.
NB: La figurine est livrée non peinte
L’insigne du 1er Régiment de Spahis Algériens a été créé sous le commandement du lieutenant-colonel Marc, cet insigne évoluera peu au cours des années qui suivront. On peut distinguer trois grands ensembles sur cet insignes: le losange, le croissant et une main stylisée. Cet insigne constitue l’un des plus riches exemples du symbolisme musulman parmi les insignes des régiments de spahis.
Le losange bleu représente la patte de col du régiment: au fil des ans elle comportera deux puis trois soutaches dorées. (Suite à la convention d’Armistice signées après la défaite de 1940, l’ensemble des troupes stationnées dans l’Empire colonial français doivent arborer non plus deux soutaches comme il était commun à quasiment toutes les unités de l’armée française jusque là mais trois soutaches afin de rendre clairement identifiable, aux yeux des Allemands et des Italiens, l’origine géographique des troupes. Cette disposition perdurera dans le temps jusqu’à la fin de la guerre d’Algérie. La plus part des régiments concernés ayant été dissous par la suite.)
Le croissant de lune hillal, la lune revêt une très grande importance dans l’Islam. Elle évoque le changement, le passage d’un monde à l’autre. A l’origine, le croissant apparaît dans la période islamique sur les pièces de monnaie accompagné d’une étoile à cinq ou à six pointes. Symbole de la résurrection, il ornait la pointe des fanions des régiments de spahis.
La main stylisée est une représentation de la main de Fatima considérée comme la mère de tous les croyants. La main droite est bénéfique, la main gauche est néfaste. On peut en déduire que l’insigne du 1er RSA représente le dos de la main droite sur lequel les musulmans lisent le nom d’Allah. Les cinq doigts faisant références aux cinq piliers de l’Islam.
Au début des années 1950 pour symboliser la mécanisation du régiment, une roue dentée sera ajoutée à la périphérie de l’insigne.
Photo d’un spahi arborant la réduction de l’insigne sur son bonnet de police, prise à Médéa.
Cet insigne n’a connu qu’un seul fabricant de 1938 à la dissolution du régiment en 1964, sauf pour une variante éditée à la fin de la Seconde guerre mondiale par Aravit & Pérez à Alger. Autrement la maison Drago s’est chargée de la production de l’ensemble des variantes qui ont eu cours pendant cette période.
Spahi de 1ere classe, arborant l’insigne du 1er RSA sur la poche droite.
Sources: Thierry Moné et Jean-François Tixier, Les insignes des spahis, Charles Lavauzelle, 1999
Belle allégorie d’un spahi du 3e régiment de spahis brandissant un casque à pointe, par Léon Hingre.
Le 1er novembre est de longue tradition, un jour consacré au souvenir de ceux qui sont morts. Au-delà du souvenir de ceux qui nous ont précédés, ceux de nos familles qui sont morts au combat ont toujours une place d’honneur dans nos cœurs en ce jour qui leur est consacré.
Il y a 57 ans, un 1er novembre, débutait une guerre lâche qui a dû attendre bien des années pour dire son nom. Dans cette guerre beaucoup des nôtres sont tombés, malgré les années qui passent nous ne les oublions pas.
En leur mémoire, nous publions ce récit symbole de fidélité, de courage et d’abnégation.
Au Champ d’Honneur pour un Drapeau, Général P. Vanuxem
« Voici la mirifique et incroyable histoire du drapeau des Anciens Combattants de Mostaganem. C’était un nommé Tcham Kouider qui, à Mostaganem, portait le drapeau aux cérémonies patriotiques, aux obsèques des camarades et à l’enterrement des soldats qui tombaient dans cette guerre qui n’avait pas de nom ni de loi.
Tcham Kouider ressentait bien tout l’honneur qui lui en revenait et n’aurait pour rien au monde consenti à se dessaisir de sa charge glorieuse. Lorsque le FLN le menaça de mort, il rendit compte à son Président, tout simplement en bon soldat qu’il était, mais se regimba comme sous une offense, lorsqu’on lui proposa de le remplacer dans son honorifique emploi. Cela se passait vers la fin de l’année 1956. Tcham Kouider fut abattu le 14 février 1957. Sa dépouille fut portée par ses camarades. On fit un discours.
Caïd Metcha qui le remplaça fut, à son tour, l’objet de menaces de mort. Il en rendit compte à son président et tout comme Tcham Kouider, il refusa énergiquement de renoncer à ce qu’il considérait comme un honneur, si périlleux qu’il fût… Il fut abattu le 21 juin 1957. Bensekrane Yahia conduisit le cortège jusqu’au cimetière aux stèles blanchies et, à son tour, il inclina le drapeau devant la tombe de son prédécesseur. Quelques jours plus tard, il fut lui-même menacé et lui non plus ne put accepter de se renier. Il porta le drapeau au cours des cérémonies du 14 juillet. Il fut abattu le 8 août 1957.
Hennouni Besseghir devint le quatrième porte-drapeau de cette année. Il fut abattu le 5 octobre 1957.
Les évènements prenaient alors une meilleure tournure et Hadjgache, tout raide de l’honneur qui lui était fait, ne fut abattu que le 27 août 1958. C’était pourtant au temps où il semblait qu’on apercevait le sourire de la Paix et où soufflait un vent vivifiant d’espérance. Bey Bagdad lui succéda. Il fut abattu le 14 juillet 1959.
Addad fit comme ceux qui l’avaient précédé et, avec son humeur tranquille quand il fut menacé, il refusa calmement de céder le poste de confiance dont il était investi. Il fut abattu le 11 septembre 1959.
Son camarade, Rhamouni Lakdar releva la charge et, après tant d’autres, il fut abattu par le FLN le 7 novembre 1960.
Il se trouva des volontaires dans la section de Mostaganem pour briguer encore l’emploi de porte-drapeau qui revint à Belarbi Larbi. Il advint que Belarbi Larbi n’en mourût pas. Il fut, suivant le mot administratif et blasphématoire, rapatrié. Il prit le bateau pour la France puisque la terre où il était né avait cessé d’être la France… Il emporta son drapeau. Il est le dixième porte-drapeau de sa section à avoir risqué sa vie pour l’honneur de porter le drapeau. Je salue son drapeau, enroulé aujourd’hui dans sa gaine et si lourd du poids de tant d’âmes, de tant de foi et de tant d’amour de la France. »
Photo d’un groupe d’officiers du 4e escadron du 3e Spahis prise en 1912 au Maroc. Le 3e Spahis participe à la conquête du Maroc de 1907 à 1913. Pour sa brillante conduite durant ces opérations, le régiment peut inscrire en lettre d’or sur son étendard “Maroc 1907-1913”.
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Photo de spahis du Régiment de Marche de Spahis Algériens, constitué d’éléments du 1er Spahis, du 3e Spahis et du 5e Spahis ces hommes vont s’illustrer dans les premiers mois de la guerre en combattant à cheval les troupes du Kayser. Après la “Course à la mer” les spahis, comme les autres unités, s’enterrent et participent à la guerre de tranchées jusqu’à la victoire finale.
Figurines de spahis algériens réalisées à la feuille d’étain. Celles-ci sont pliées selon la forme désirée et par la suite superposées les unes par rapport aux autres pour créer le volume. Cette série a été réalisée sur commande dans les années 1960 pour un officier de cavalerie, ancien spahi. Nous n’avons pas de précision sur l’auteur de ces figurines qui nous est inconnu.%%%
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Après la Seconde Guerre Mondiale, le 7e Régiment de Spahis Algériens est transformé en 7e Groupe d’Escadrons de Spahis Algériens. Troupe de prestige, les cavaliers du 7e GESA vont être une vitrine de prestige pour l’armée d’Afrique jusqu’au début des années 1960. A ce titre les escadrons du 7e GESA participent à plusieurs défilés sur les Champs Élysées lors des festivités du 14 juillet ainsi qu’ à de nombreuses représentations lors de fêtes hippiques. Ce reportage nous présente une fantasia réalisée par les spahis du 7e GESA lors d’une visite officielle en Hollande en 1958.